L.A.S. Claude-Joseph Rouget de Lisle à un Ami

ROUGET DE LISLE Claude-Joseph (1760-1836), L.A.S., S.l. le 15 nivose an X [5 janvier 1802], à un Ami.

1 page In-12. Touchante et émouvante lettre exprimant son désarroi face aux vicissitudes de sa vie : "je suis malade de chagrin, de corps et d'esprit".

"Je n’ai rien fait, Mon cher, je suis au désespoir et votre lettre que je trouve en rentrant m’achève. La Gr. tout bien réfléchi et par ses raisons qui ne sont que trop plausibles, n’a pu faire ce que je lui demandais. Je rentre accablé de fatigue après n’avoir trouvé que des gens aussi désolés que moi, car la pénurie paraît générale, ou que des gens glacés qui n’ont ni entrailles, ni mémoire. Je suis malade de chagrin, de corps et d’esprit. Je comptais ne pas sortir ce soir, mais je ne puis rester tranquille vous sachant dans la crise où vous êtes, et je vais me mettre à la piste d’une idée qui m’arrive. Si je réussis vous aurez de mes nouvelles demain de bonne heure. Et pour l’ensemble de mon argenterie, on ne m’offre que 800 fr. !"

Rouget de Lisle abandonne la carrière militaire en 1797 et commence alors le début de ses difficultés financières, qui s'accentueront à partir de l'an 1802 - année où il n'exercera plus son travail d'agent commercial.